• L'ecriture du Coran et compilation

    L'ecriture du Coran et compilation


    L'ordre des sourates fut établi par les compagnons (رضي الله عنهم)

    Etant donné que les livres des grands compagnons avaient un ordre différent de la recension uthmanienne comme le Livre d'Ubayy Ibn Ka'b, celui de 'Abdullâh Ibn Mas'ûd et celui de 'Alî Ibn Abî Tâlib (رضي الله عنهم). Le Livre d'Ubayy commençait par la fâtihah, puis al-baqarah, puis an-nisâ', puis âl 'imrân, puis al-an'âm. Celui de 'Alî suivait l'ordre de la révélation commençant par "Lis" (c'est-à-dire sourate al-'alaq), puis al-muddaththir, puis qâf, puis al-muzzammil, puis tabbat, puis at-takwîr et ainsi de suite jusqu'à la fin des sourates mecquoises et médinoises.

    Mâlik (رحمه الله) est de ceux qui soutenaient que l'ordre des sourates fut établi par l'ijtihâd des compagnons. Mais il s'agit d'un ijtihâd s'appuyant sur la récitation du Messager et son enseignement à ses compagnons et se référant aux hadîths mentionnant l'ordre de certaines sourates et aux témoignages des compagnons de la récitation du Coran par leur Prophète en leur présence.

    Mâlik dit : "Ils assemblèrent le Coran comme ils l'entendaient récité par le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)".

    Il s'agit donc d'un ijtihâd guidé par la tradition où l'opinion était appuyée par la transmission et où l'on fit l'effort de vérifier et de scruter l'exemple laissé par le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui).

    En effet, il arrivait que le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) lût nuitamment jusqu'au quart du Coran d'une traite dans l'une des rak'ât de la prière surérogatoire. La lecture du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) en présence de ses compagnons leur indiqua l'ordre de la majorité des sourates et les guida dans l'ordre des sourates restantes surtout que le nombre des sourates faisait l'unanimité et que les sourates étaient inscrites et récitées de jour comme de nuit et que l'ordre des versets en leur sein était entièrement établi. Il ne leur restait alors à faire que le classement des sourates les unes à la suite des autres, chose aisée. Le classement des sourates fut réalisé dans le Livre de 'Othmân et recueillit l'acceptation de la oumma de génération en génération.

    2) L'ordre des sourates fut déterminé par arrêté prophétique

    Les compagnons (que Dieu les agrée) le reçurent de la part du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) qui le reçut de Gabriel (sur lui la paix). Il fut consigné par Abû Bakr (que Dieu l'agrée) dans sa recension et aussi par 'Othmân (que Dieu l'agrée) dans la copie maîtresse [al-mushaf al-imâm] de la recension uthmanienne. Puis, la oumma le transmit de génération en génération.

    3) L'ordre de certaines sourates fut arrêté par le Messager de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) tandis que d'autres furent ordonnées sur l'avis [Al-IjtiHâd] des compagnons (que Dieu les agrée)

    Abû Muhammad Ibn 'Atiyyah (que Dieu lui fasse miséricorde) dit : "On connaissait l'ordre de bon nombre de sourates du vivant du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) comme les sept longues et les hawâmîm et le mufassal. Hormis ces sourates, il est possible que le Prophète ait laissé le reste à la discrétion de la oumma après lui".

    Les scribes du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)

    Parmi les scribes : les quatre califes, Zayd Ibn Thâbit, Oubay Ibn Ka'b, Mou'adh Ibn Jabal, Abân Ibn Sa'îd, Thâbit Ibn Quaïss ainsi que d'autres (que Dieu les agrée).

    Les raisons pour lesquelles le Coran n'a pas été consigné du vivant du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui)

    Plusieurs réponses ont été avancées dont voici quelques unes :
    Le Coran a été révélé par fragment pendant 23 ans. Il était donc impossible de le consigner à l'écrit avant que la révélation ne soit terminée.
    Il y avait toujours une possibilité de versets abrogés tant que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) était vivant; ceci aussi rendait une consignation impossible.
    Les moyens de consigner le Coran n'étaient pas encore disponibles.
    Il n'y avait pas de raison de l'existence d'une seule compilation.
    Cependant, à l'époque de Abou Bakr (que Dieu l'agrée), avec le début des contestations, de l'anarchie et du martyr de plusieurs houffadh, une véritable inquiétude prit place et le besoin de consigner le Coran se fit sentir.
    Un des buts de consigner le Coran était de montrer la différence entre cette communauté et les Gens du Livre. Ces derniers n'ont pu préserver l'authenticité de leurs écritures à la mort de leur prophète. Cette Oumma par contre a pu, par l'intermédiaire de ses gardiens du Coran, préserver l'authenticité des paroles de Dieu dans son intégralité, et cela sera ainsi jusqu'à la fin du monde car Dieu l'a promis.

    Les supports du texte sacré

    Le Coran fut écrit sur des branches de palmiers, des roches plates, des morceaux de cuir et de vêtements, des omoplates de chameaux, du papier. Ces derniers étaient ensuite placés auprès du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui).

    Les compagnons qui connaissaient le Coran par coeur avant son inscription

    Parmi ses mémorisateurs des Muhâjirûn, il y avait : Abû Bakr, 'Omar, 'Othmân, 'Alî, Talhah, Sa'd Ibn Abî Waqqâs Az-Zuhrî, Ibn Mas'ûd, Hudhayfah, Sâlim l'affranchi d'Abû Hudhayfah, Abû Hourayrah, 'Amr Ibn Al-'Âs, Ibn 'Abbâs, Ibn 'Omar, Ibn Az-Zoubayr, Ibn 'Amr, Mu'âwiyah, 'Aïshah, Hafsah, et Umm Salamah (رضي الله عنهم).
    Parmi ses mémorisateurs des Ansâr, il y a : Ubayy Ibn Ka'b, Zayd Ibn Thâbit, Mu'âdh Ibn Jabal, Abû Ad-Dardâ', Anas Ibn Mâlik, Abû Zayd, et Tamîm Ad-Dârî (que Dieu l'agrée).

    Parmi ceux que le Messager (paix et bénédiction de Dieu sur lui) recommanda pour la qualité de leur mémorisation et de leur récitation, il y a quatre individus; Il dit (paix et bénédiction de Dieu sur lui) : "Faîtes-vous réciter (ou enseigner) le Coran par quatre individus : 'Abdullâh Ibn Mas'ûd, Sâlim l'affranchi d'Abû Hudhayfa, Oubay Ibn Ka'b et Mu'âdh Ibn Jabal".

    La compilation du Coran sous le califat de 'Othman (que Dieu l'agrée)

    Les raisons de la compilation du Coran à cette époque étaient différentes de celles apparues au temps de Abou Bakr (que Dieu l'agrée). L'Islam s'était considérablement propagé; il en résulta l'apparition de différents dialectes et modes de récitations du Coran.
    L'un récitait par exemple hatta hîn et l'autre 'atta 'în.
    Quelques uns lisaient Qoul a'oudhou birabbin nâs et d'autres birabbin nât.
    Cela amena une telle confusion et une confrontation que les gens commencèrent à se qualifier les uns les autres d'apostats.
    De crainte qu'une authentique récitation ne soit ignorée, Othman (que Dieu l'agrée) décida de rectifier cet état des choses en préparant plusieurs copies du manuscrit de Abou Bakr (que Dieu l'agrée) et en les distribuant à différentes contrées musulmanes, après consultation avec les compagnons. Il demanda donc à Hafsa (que Dieu l'agrée) qui possédait le manuscrit de Abou Bakr (que Dieu l'agrée) de le lui prêter dans ce but. Cette tâche fut confiée à 'Abdoul Rahman Ibn Hârith Ibn Hichâm, 'Abdoullâh Ibn Zoubayr, Sa'îd Ibn Al 'Ass (qui étaient tous des Qourayches) et Zayd Ibn Thabit des Ansârs. Il leur dit : "S'il y avait des divergences entre vous et Zayd (concernant l'écriture d'un mot), alors écrivez le selon le dialecte des Qouraiches puisque le Coran a été révélé dans leur dialecte".

    Par la suite, cinq à sept copies furent envoyées dans différents points importants du territoire musulman. Toutes les autres copies furent brûlées. Ainsi, le but de 'Othman (que Dieu l'agrée) a été principalement d'unifier la Oumma sur une graphie compréhensible dans laquelle les sept formes de récitations étaient retenues.

    'Alî (que Dieu l'agrée) dit : "Ce que fit 'Othmân reçut notre agrément unanime et, s'il ne l'avait pas fait, je m'en serais chargé".
    Les plus anciennes copies du Coran

    Hamidoullah (que Dieu lui fasse miséricorde) mena une étude comparative entre les trois copies les plus anciennes du Coran, situées à Tashkent en Uzbékistan, à Istanbul en Turquie et à la India Office Library à Londres au Royaume-Uni. Les trois manuscrits datent du temps de 'Uthmân Ibn 'Affân, le troisième Calife musulman. D'après le Professeur Hamîdullâh, les trois manuscrits sont inscrits sur le même type de cuir et semblent effectivement remonter à l'époque de 'Uthmân (que Dieu l'agrée). Les tâches de sang retrouvées sur la copie conservée à Istanbul laisseraient entendre qu'il s'agit de la copie maîtresse, lue par 'Uthmân au moment de son assassinat.





    Wa Allah Aalame.